En Colombie, c'est la folie de la salsa à Cali !

14h37 par Ludovic Vilain

La salsa de Cali
La salsa de Cali
Crédit : CCO / Image d'illustration

Si un jour vous passez par la ville de Cali en Colombie, vous le constaterez très vite, la salsa est partout ... et les jolies filles aussi. Plus qu'une tradition cette danse latine est un mode de vie qui est inscrit depuis 2022 comme patrimoine culturel de la nation colombienne. On vous explique pourquoi.

Etape incontournable d'un voyage en Colombie, la ville de Cali brille par ses richesses culturelles et son histoire, intimement liées à la salsa. Parce qu'ici, cette danse et ce genre musical sont vraiment partout. Dans la rue, dans les transports, dans les bars et même à l'école. Mais à la base, la salsa c'est quoi ?

On dit que ce style musical est né à New-York dans les années 60 quand des musiciens colombiens et cubains se sont retrouvés pour jouer dans la même formation musicale. Ce mélange donc inédit de batterie afro-colombienne, de trompettes et de piano venus de Cuba a donc accouché des premiers morceaux de salsa. Ce qui explique qu'aujourd'hui, on en distingue encore plusieurs variétés : la salsa cubaine, la salsa de New-York et la salsa colombienne, avec une variante caleña pour désigner celle qui vient de Cali.

A Cali, la salsa a d'ailleurs une portée un peu différente. Musique et danse festive certes, elle est aussi héritée du passé colonial. La ville est en effet la deuxième plus grande ville noire de Colombie et l'influence africaine est très présente. Du coup ici plus qu'ailleurs, la salsa évoque souvent l'esclavage, la maltraitance négrière et l'opression. Et pour les habitants de Cali, cette spécificité fait souvent partie de leur identité. Et cela explique la connexion particulière qu'ont les caleños avec ce rythme caliente.

Parce qu'à Cali, peu importe les origines sociales, tout le monde sait danser ... on bouge les genoux, les épaules, les hanches et on vibre tous milieux confondus jusqu'au bout de la nuit. Et l'influence de la salsa est tellement énorme qu'elle a même changé certaines habitudes de langage. Ici, une discothèque s'appelle une salsateca, et une salle de concert c'est un salsodromo.

Et les choses continuent aussi d'évoluer autour de la salsa. Si on trouve ses aspects les plus traditionnels dans tous les spectacles de fin d'année des écoles par exemple, la jeune génération fait aussi constamment bouger les lignes du genre. Elle veut pouvoir danser librement en s'affranchissant des règles de base. Et à force de métissage des rythmes, on a vu arriver un nouveau courant musical, baptisé "salsa choke" sur lequel on se déhanche toute la nuit à Cali. Comme quoi, la folie de la salsa n'est pas près de s'arrêter.