Confinement : les Français ont moins consommé, donc moins pollué
Publié : 4 février 2021 à 15h00 par Iris Mazzacurati
Entre avril et décembre 2020, les Français ont émis moins de CO2 qu'habituellement, que ce soit directement en se déplaçant moins, notamment durant les deux confinements, ou indirectement en achetant moins de biens et de services, a expliqué jeudi 4 février l'Insee.
S’il devait y a eu un avantage – autre que sanitaire – au confinement, ce sera ça. La chute de la consommation induite par le confinement a permis de diminuer l'empreinte carbone des Français.
"L'empreinte carbone a globalement suivi les mouvements de la consommation en diminuant fortement en avril (-36%) pendant le premier confinement", a déclaré Olivier Simon, chef de la division de la Synthèse conjoncturelle de l'institut national des statistiques.
La baisse des émissions liée à une moindre demande des ménages est soit directe, à travers une moindre consommation de carburant pour se déplacer en voiture ou en avion, notamment, ou bien pour se chauffer, soit indirecte à travers les émissions générées pour fabriquer des produits et les transporter sur leur lieu de vente au consommateur final.
Ces émissions indirectes des consommateurs, qui peuvent avoir lieu en France ou à l'étranger, représentent plus des trois quarts du total de leur empreinte carbone.
Le transport aérien, qui s'est effondré depuis le début de la crise du Covid-19, a contribué à la baisse des émissions de manière disproportionnée par rapport à son poids dans la consommation des ménages.
Ainsi, lorsque la consommation était revenue à son niveau d'avant la crise au mois d'août, son empreinte carbone était encore inférieure de 3% à la moyenne de 2019, les transports aériens et les émissions indirectes des carburants (qui sont liées à leur production et à leur acheminement sur le point de vente) représentant l'essentiel de cette baisse.
Le deuxième confinement, dont les conditions ont permis de maintenir une activité économique soutenue pour la plupart des secteurs, s'est malgré tout traduit par des émissions des Français en baisse de 20%.
"Dans le détail, les émissions indirectes liées au transport aérien auraient moins diminué qu'en avril, mais c'est surtout la consommation de biens manufacturés dont la baisse aurait engendré un moindre repli des émissions indirectes qu'au printemps", selon la note de conjoncture l'Insee.
En décembre, avec les achats de Noël, la baisse de l'empreinte carbone n'était plus que de 10%.
(Avec AFP)