Un juge suggère à un violeur de mineur d’épouser sa victime pour ne pas aller en prison
Publié : 5 mars 2021 à 13h45 par A.L.
Le président de la Cour Suprême indienne, le juge Sharad Arvind Bobde, a conseillé à un prévenu accusé de viol sur mineure, d'épouser sa victime pour éviter de passer par la case prison. Une proposition qui a suscité l'indignation dans le pays.
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Crédit : Pixabay
Stupeur en Inde. Ce lundi 1er mars, le président de la Cour Suprême du pays, le juge Sharad Arvind Bobde examinait une requête de mise en liberté sous caution d'un technicien du gouvernement accusé de viol sur une écolière. "Si vous voulez l’épouser, nous pouvons vous y aider. Sinon, vous perdez votre emploi et allez en prison", a alors lancé le président au prévenu durant l'audience. Depuis, plus de cinq mille personnes exigent sa démission, selon des militantes des droits des femmes.
Une lettre ouverte
En effet, les défenseurs des droits des femmes ont rédigé une lettre ouverte appelant à la démission du juge Bobde, signée par plus de 5.200 personnes. "En suggérant que ce violeur épouse la victime-survivante, vous, le juge en chef de l’Inde, avez cherché à [la] condamner à une vie de viol en la livrant au bourreau qui l’a conduite à essayer de mettre fin à ses jours", peut-on lire dans le document.
La lettre ouverte fait également référence à une autre audience qui a eu lieu le même jour pour une affaire de viol conjugal et durant laquelle le juge Bobde demandait si cette qualification était admissible au sein du mariage. "Le mari est peut-être un homme brutal, mais pouvez-vous qualifier de viol l’acte de relations sexuelles entre un homme et une femme légalement mariés ?", avait-il alors déclaré.
Si le viol conjugal n'est pas reconnu comme un crime en Inde, le président de la Cour Suprême n'a pas encore répondu aux auteurs de cette lettre.