Au Brésil, les violences policières sont en augmentation

Publié : 18 septembre 2019 à 5h07 par Jérome Pasanau

Le nombre de décès causés par les violences policières a augmenté de 19% l'an dernier.

Le nombre de décès dus aux violences policières a augmenté de 19% en 2018.

Crédit : Pixabay

Marcus Vinicius Da Silva n’avait que 14 ans. Alors qu’il se rendait à l’école, il a été abattu par la police. 7 autres personnes sont décédées ce jour-là lors de cette descente de police dans un bidon ville de Rio. Au total rien que pour cette seule journée de juin 2018, 17 brésiliens sont morts dans des circonstances identiques.  


Au Brésil, le nombre de morts lors d'interventions policières a augmenté de 19% l'an dernier. En parallèle, le nombre de meurtres a lui chuté de 11% selon les chiffres dévoilés au Forum brésilien sur la sécurité publique à São Paulo.  


Les experts qui ont signé le rapport de 200 pages soulignent qu’il n’y a pas de lien entre eux. Les morts lors des affrontements avec les forces de sécurité ont fortement augmenté par rapport à l'année précédente. En 2018, il y avait 17 décès quotidiens, par rapport à 14 l'année précédente.  


La comparaison avec ses voisins indique que la police brésilienne est l'une des plus meurtrières en Amérique latine. En comparant avec la Colombie par exemple, on se rend compte que le nombre de morts causés par un agent de police est 7 fois moins élevé en Colombie qu’au Brésil. Le pourcentage du Brésil est similaire à celui du Salvador, qui se situe également autour de 11%.  


Les victimes de la police brésilienne sont pour 99% des hommes Noirs (75%) et jeunes (78%). Un des experts du forum a par ailleurs souligné le racisme structurel qui existe au Brésil parmi les facteurs expliquant le fait que les Noirs meurent beaucoup plus que leurs compatriotes blancs. 



#Brasil Datos del Anuário Brasileiro de Segurança Pública 2019 difundido este martes 10/09.Muertes en manos de la policía aumenta y son mayoritariamente varones jóvenes negros. pic.twitter.com/kq8biXBCgl


— Mariana Cattoi (@marianacattoi) September 11, 2019