Présidentielle au Pérou : Pedro Castillo en tête à la fin du dépouillement
17 juin 2021 à 8h00 par Jérome Pasanau
Le candidat de gauche, Pedro Castillo, est arrivé mardi 15 juin en tête de la présidentielle au Pérou, avec 50,12% des voix à l'issue du dépouillement des votes. L'entourage de la candidate de droite crie à la fraude, et réclame l'annulation du scrutin.
« Ils ne cessent de réclamer l'annulation de l'élection » a déclaré Pedro Castillo au siège de son parti à Lima, dans une allusion à des soutiens de son adversaire de droite Keiko Fujimori. « Nous attendons patiemment le résultat » a ajouté le candidat de la gauche radicale. « J’exige des autorités électorales qu’elles fassent en sorte qu’une fois pour toutes, nous cessions de nous éterniser et de maintenir le peuple péruvien dans l’angoisse, et que la volonté du peuple de ce pays soit respectée » a poursuivi Pedro Castillo devant ses partisans à Lima après l’annonce du dernier décompte des bulletins de vote. « Cette nuit ne doit pas être seulement celle de la jubilation, mais aussi celle de la grande responsabilité. Ne nous laissons pas entraîner par l’illusion (…) C’est aujourd’hui que démarre la vraie bataille pour en finir avec les grandes inégalités dans notre patrie » a expliqué le candidat de gauche.
Pendant ce temps, l'autorité électorale poursuit l'examen des recours, déposés principalement par la fille de l'ex-président Alberto Fujimori. Selon le dernier décompte officiel portant sur 100% des bulletins, neuf jours après le scrutin, Pedro Castillo est en tête avec 50,12% contre 49,87% pour son adversaire, soit environ 45 000 voix d'avance pour l'instituteur et syndicaliste de 51 ans.
Le taux de participation au scrutin, lui-même qualifié de positif et sans graves irrégularités par la mission d'observation électorale de l'Organisation des Etats américains (OEA) a atteint 74,5%, selon les autorités électorales. Le vote est obligatoire au Pérou. Mais Keiko Fujimori, 46 ans, qui est dans le collimateur de la justice pour une affaire de corruption, dénonce des fraudes. Elle a demandé l'invalidation de plusieurs dizaines de milliers de bulletins.