Les Colombiens veulent une nouvelle police

17 mai 2021 à 8h00 par Jérome Pasanau

Depuis fin avril, la Colombie est déchirée par des manifestations qui ont fait 42 morts. La colère de la rue vise le président, mais aussi la police, coupable d'abuser de la force.

LATINA
La Colombie est en proie, depuis fin avril, à un mouvement de colère populaire.
Crédit : Pixabay

« Ils nous tuent ». Les centaines de milliers de Colombiens qui manifestent contre le gouvernement depuis le 28 avril dénoncent aussi la répression exercée par la police. Ils réclament donc aussi des réformes en profondeur des forces de l’ordre. Appauvrie par la pandémie, avec 42,5% de la population en dessous du seuil de pauvreté, confrontée à une recrudescence de la violence, la Colombie est en proie, depuis fin avril, à un mouvement de colère populaire, dans lequel les jeunes sont en première ligne. L’étincelle a été un projet de réforme fiscale, projet vite abandonné, porté par le président de droite Ivan Duque, qui visait à augmenter la TVA et à élargir la base de l’impôt sur le revenu.

Jusqu’à maintenant, selon le Défenseur du peuple, 42 personnes ont été tuées dans des affrontements qui ont émaillé les manifestations. Il y a eu également 1 500 blessés parmi les civils et les policiers, selon le ministère de la Défense. L’ONG Temblores dénonce de son côté au moins 40 homicides par la police. Le gouvernement refuse de démilitariser la police, de crainte de perdre sa capacité à combattre un ennemi intérieur qui n’a pas complètement disparu: des groupes armés financés par les narcotrafiquants ou l’industrie minière illégale.