Chili : le vaccin AstraZeneca réservé aux hommes

30 avril 2021 à 8h00 par Jérome Pasanau

Seuls les hommes peuvent maintenant se faire vacciner contre le Covid-19 avec le vaccin AstraZeneca. Une mesure prise pour limiter le risque de thrombose, jugé plus élevé chez les femmes.

LATINA
Le risque de caillots sanguins est plus élevé chez les femmes sous pilule contraceptive ou sous trai
Crédit : Flickr

Le vaccin AstraZeneca n'en finit pas de faire couler de l'encre. En France, depuis le mois de mars 2021, ce vaccin est réservé aux adultes âgés de 55 ans et plus : pour les moins de 55 ans ayant reçu une première dose d'AstraZeneca, la Haute Autorité de Santé (HAS) a récemment recommandé l’administration d’une dose de vaccin à ARNm de type Pfizer ou Moderna pour compléter le schéma vaccinal. Des précautions, motivées par un possible lien entre l'administration du vaccin AstraZeneca et l'apparition de caillots sanguins chez de très rares patients, comme l'a expliqué l'Agence européenne des médicaments dans un communiqué paru début avril.

Au Chili, une décision plus sévère encore vient d'être prise. Tandis que le pays a réceptionné ses premières doses de vaccin AstraZeneca le 23 avril dernier, les autorités sanitaires ont décidé de réserver ce vaccin aux seuls hommes âgés de plus de 18 ans. Une décision qui a évolué, puisque l’Institut de santé publique du Chili avait d’abord recommandé le vaccin aux hommes de plus de 18 ans et aux femmes âgées de plus de 55 ans. Le 23 avril dernier, la sous-secrétaire d'État à la Santé, Paula Daza, a néanmoins affiné cette recommandation en limitant la vaccination à la population masculine.

Encore une fois, c'est le risque de caillot sanguin qui a fait pencher la balance. Car, on le sait, le risque de caillots sanguins est plus élevé chez les femmes sous pilule contraceptive ou sous traitement hormonal de la ménopause, chez les femmes enceintes ou qui viennent d'accoucher, ou encore chez les personnes qui souffrent d'une maladie inflammatoire chronique (lupus, maladie de Crohn, polyarthrite rhumatoïde...) - des pathologies principalement féminines. En Europe, l'EMA a néanmoins déclaré qu’il n’y avait « pas suffisamment de données disponibles dans toute l’UE » pour affirmer que les risques de thrombose sont liés au sexe.