Grossesse : des scientifiques découvrent la cause des nausées des femmes enceintes
18 décembre 2023 à 20h50 par A. L.
Une hormone produite par le fœtus, GDF15, serait responsable des nausées et vomissements pendant la grossesse.
La majorité des femmes enceintes savent à quel point ce symptôme subi pendant la grossesse est désagréable : les nausées. Si la cause était encore non identifiée à ce jour, des chercheurs affirment l'avoir trouvée. En effet, selon des scientifiques de l'Université de Cambridge, et d'après de deux décennies de recherches initiées par une chercheuse du Centre d'épidémiologie génétique de l'Université de Californie du Sud, les nausées et vomissements subis par les femmes enceintes, y compris sous leur forme la plus sévère, appelée "hyperémèse gravidique", seraient en fait dus à une seule et même hormone produite par le fœtus, révèle une étude inédite publiée ce mercredi dans la revue Nature.
Une hormone produite par le fœtus
L'hormone GDF15, produite par le fœtus, agirait sur une très petite partie de la base du cerveau et indique des nausées et des inconforts qui font vomir les femmes jusqu'à 50 fois par jour. "Je me sentais tellement mal que je pouvais à peine faire un mouvement sans avoir mal au cœur ; en cherchant des explications, j'ai pris conscience du peu de connaissances sur ce trouble pourtant très fréquent", témoigne dans un communiqué Marlena Fejzo, spécialiste de santé publique.
Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont étudié les données de femmes recrutées dans un certain nombre d’études et utilisé une combinaison d’approches : mesures des hormones dans le sang des femmes enceintes, études sur des cellules et des souris, entre autre. Ils ont montré que le degré de nausées et de vomissements qu’une femme éprouve pendant la grossesse est directement lié à la fois à la quantité de GDF15 produite par la partie fœtale du placenta et envoyée dans sa circulation sanguine, et à sa sensibilité à l’effet de cette hormone. Cette découverte pourrait aider à soigner les femmes qui sont atteintes de graves nausées."Cette connaissance nous donne un indice sur la manière dont nous pourrions empêcher ce phénomène de se produire", explique le professeur Stephen O’Rahilly, de l’Université de Cambridge.