Espagne : un Christ "trop efféminé" crée la polémique
30 janvier 2024 à 9h45 par Iris Mazzacurati
L’artiste espagnol Salustiano García est dans l’œil du cyclone. Son péché : avoir livré une représentation "trop efféminée" du Christ.
On le sait, dès qu’on aborde la religion et sa représentation à travers l’art, la démarche et sa perception peuvent être l’objet des plus grands débordements.
La preuve chez les rangs des conservateurs catholiques dont le sang n’a fait qu’un tour en découvrant l’œuvre de Salustiano García dont ils exigent le retrait immédiat.
Seulement voilà, ce Christ a été choisi par les organisateurs de la semaine sainte de Séville (qui se déroule du 24 au 30 mars) pour communiquer sur l’événement. C’est donc une multitude d’affiches le représentant qui est déployée dans les rues de Séville.
La colère n’en finit pas de gronder, notamment sur les réseaux sociaux où le Christ de Salustiano García est décrit comme "une aberration", "une offense", déplorant la représentation "sexualisée" du Christ, sans parler de son aspect "maniéré", "efféminé" qui heurte nombre de croyants.
Ce qui n’était pas du tout l’intention de Salustiano García qui rétorque au contraire que son œuvre a été conçue dans le plus grand respect de ces derniers.
Leurs réactions épidermiques étonnent d’ailleurs l’artiste qui juge sa création "sympathique" et "élégante", confiant d’ailleurs qu’il a pris son fils comme modèle.
Par ailleurs, conclut-il, le Christ a souvent été dépeint dans le plus simple appareil, pudiquement recouvert aux endroits délicats. Une polémique qui n’est pas près de s’éteindre. Même par l’opération du Saint Esprit.