Covid-19 : des contrôleurs SNCF auraient caché être contaminés pour aller travailler

Publié : 29 septembre 2020 à 13h10 par A.L.

Certains contrôleurs continueraient de se rendre au travail malgré leur contamination au coronavirus, révèle "Le Parisien". Ces derniers agiraient ainsi pour éviter de perdre plus d'un tiers de leur salaire.

LATINA
Des contrôleurs qui ne veulent pas voir leur salaire diminuer à cause du coronavirus.
Crédit : Image par Erich Westendarp de Pixabay

Scandale à la SNCF. Selon les informations délivrées par Le Parisien, des contrôleurs de la SNCF continueraient à travailler malgré leur contamination à la Covid-19. En effet, selon le journal, la compagnie ferroviaire comptabilisait en fin de semaine dernière au moins 320 contaminations reconnues au virus sur les 140 000 cheminots et plus de 600 cas contacts. Cependant, beaucoup ne se déclareraient pas pour ne pas perdre une part importante de leur rémunération.

"Sur les 11 000 contrôleurs, j'ai eu vent de trois cas", a ainsi reconnu un syndicaliste qui a souhaité rester anonyme. "Moi, j'en connais un", a rétorqué un autre. La CFDT Cheminots aurait pourtant tenté de mettre fin à ce phénomène après la découverte de quatre agents contaminés sur le réseau Ouigo. "Les quatre personnes contaminées ont été placées en arrêt maladie ainsi que huit cas contacts. Mais parmi ces derniers, un profond mécontentement est apparu. Logiquement, ils trouvaient anormal d'être pénalisés alors qu'ils n'y sont pour rien",  a expliqué le syndicat.

"Personne ne veut être en arrêt maladie et perdre de l’argent"

"Personne ne veut être en arrêt maladie et perdre de l’argent. Et on ne peut contraindre personne à faire un test", a ainsi déclaré un cadre de la SNCF. En effet, comme l'explique Le Parisien, le salaire d'un contrôleur est composé de deux tiers d'une part fixe, et d'un tiers d'une part variable versée seulement lorsqu'il travaille. "Par exemple, un contrôleur qui touche 1 250 euros de fixe par mois percevra avec les EVS [(éléments variables de solde, ndlr) environ 1 900 euros au total" a expliqué un élu de la CFDT Cheminots au journal. "Mais quand il est placé en arrêt maladie, non seulement il perd ces EVS mais en plus il y a les journées de carence. Une pour les cheminots au statut et trois pour les contractuels", a-t-il ajouté. 

Heureusement, les cas contacts sont dorénavant placés en congé, sans que leur quota annuel ne soit amputé. Pour les contractuels, les trois jours de carences sont supprimés. "C’est une victoire, mais petite", a confié un syndicaliste, conscient que ces mesures ne sont applicables que jusqu’au 10 octobre. Par ailleurs, elles ne répondent pas au problème de la perte des EVS. Interrogée par le Parisien, la direction de la SNCF précise que "la sécurité des agents et des voyageurs est une priorité absolue avec laquelle personne ne peut transiger".