Espagne : des hôtesses de l’air priées de se déshabiller devant des recruteurs

Elles avaient répondu à l’annonce publiée sur les réseaux sociaux par la société espagnole Meccti, spécialisée dans l’embauche de personnel navigant pour les compagnies aériennes. 3 femmes ont décrit au journal El Diario, le comportement dégradant des recruteurs à l’égard de certaines candidates.

Les entretiens se sont déroulés dans une chambre de l'hôtel Meliá Barajas, près de l'aéroport de Madrid, le 5 novembre dernier. Deux personnes, un homme et une femme, étaient chargés de faire une sélection parmi la soixantaine de candidats - en majorité des femmes - postulant pour voler sur Kuwait Airways. Les trois hommes présents ont rapidement été écartés au prétexte que la compagnie n’employait que des stewards koweïtiens.

Une première sélection a lieu au cours de laquelle les agents de Meccti remercient les unes ou les autres avec des phrases comme : "Nous n'aimons pas votre sourire" ou "vous avez le corps en montagnes russes."

Mais le plus dur reste à venir. Les candidates entrent alors à tour de rôle dans une pièce, où il leur est demandé de déboutonner leur chemise et de remonter pulls et jupes. Elles doivent rester en sous-vêtements pour que les recruteurs puissent examiner leur corps, une pratique totalement illégale en Espagne, rappelle El Diario.

"Ils ont viré des gens qui parlaient super bien anglais, mais qui avaient 37 ans. Ainsi que ceux qui avaient des tatouages...", témoigne l’une des candidates. L’une d’elles, qui maîtrise 7 langues, est écartée à cause d’une petite cicatrice au sourcil. Une autre pour un grain de beauté sur le visage, une autre encore parce qu’elle est trop "grassouillette". Des remarques évidemment faites à voix haute.

Sur son site Internet, la société Meccti se définit comme le "leader dans la fourniture de services de recrutement et de formation aux compagnies aériennes internationales". Elle annonce d’ailleurs une nouvelle sélection en Espagne, en janvier, sur son profil Instagram.

Pas dit que les entretiens se déroulent dans les mêmes conditions, puisque l'inspection du travail espagnole a ouvert une enquête sur les modalités de recrutement de la société Meccti, qualifiées d’"intolérables".