Colombie : un sénateur à cheval dans les couloirs du Parlement
29 septembre 2022 à 9h54 par Iris Mazzacurati
Le sénateur colombien Alirio Barrera s'est présenté au Parlement perché sur son cheval blanc.
Crédit : Jorge Duke / AFP
C’est une première mondiale : les parlementaires colombiens peuvent désormais siéger avec leurs animaux de compagnie. Le sénateur de droite Alirio Barrera, lui, ne s'est pas présenté dans l'hémicycle à Bogota avec son chat ou son chien, mais perché sur son imposant cheval blanc.
Le membre du parti Centre Démocratique a d'abord déambulé sur sa monture dans les rues du centre de la capitale colombienne, avant de s'aventurer dans les couloirs du Parlement pour revendiquer l'importance des équidés pour les campagnes colombiennes.
"C'est un hommage aux paysans, aux hommes et aux femmes, aux gardiens de troupeaux qui vivent avec les chevaux. A tous ces gens qui travaillent dans les champs", a déclaré l'élu à l'AFP en tenant son cheval par la bride.
La semaine dernière, le président du Sénat Roy Barreras avait annoncé depuis le perchoir, avec son chien sur les genoux, que les parlementaires pourraient désormais venir accompagnés de leurs animaux de compagnie. De quoi faire du Parlement colombien "le premier au monde qui soit pet-friendly", s'est-t-il félicité.
"Mon animal de compagnie, c'est mon cheval", a affirmé Alirio Barrera au côté de son destrier baptisé "Pasaporte". "Certains ont leurs animaux de compagnie, leurs chats, leurs chiens, j'ai mon cheval et si la loi est pour l'un, qu'elle le soit pour tous", a expliqué le sénateur, chapeau de paille sur la tête.
"Une attitude immature"
Un coup d'éclat qui n'a pas plu sur le banc écologiste. La sénatrice Andrea Padilla a pointé du doigt "une attitude immature avec laquelle il a voulu ridiculiser une bonne décision du Parlement".
"Ce n'est pas la même chose d'emmener un chien au bureau que (d'emmener) un cheval, un cheval souffre sur l'asphalte, sur le trottoir, il souffre sur ces sols cirés", a dénoncé Mme Padilla.
En Colombie, la loi protège depuis 1989 les animaux sauvages et domestiques de souffrances infligées par les êtres humains, avec des exceptions pour les pratiques dites culturelles, comme la corrida ou les combats de coq dont le sénateur Barrera est un défenseur.
(Avec AFP)